Cette année à l’atelier, nous avons évoqué avec Françoise la préparation du papier, avant de commencer une aquarelle. C’est une étape importante pour assurer la bonne tenue de votre travail.
En effet, l’aquarelle, comme son nom l’indique, est un medium chargé en eau. En plus de s’assurer de peindre sur un papier adéquat (un ample sujet qui fera probablement l’objet d’un autre billet de blog), il est préférable de bien le tendre pour éviter qu’il ne gondole ou fasse des plis lorsqu’on le mouille. Plusieurs méthodes sont connues et chacun est libre de faire en fonction de ses préférences et de ses possibilités.
Il est à noter que certains artistes recherchent l’effet gondolé ou l’expérience d’un papier non adapté au contact de la peinture à l’eau, par choix esthétique ou plastique.
Pour ma part, le papier reste un "support" accueillant la peinture et j'aime expérimenter les usages "classiques". Pour le côté pratique, je trouve plus aisé de conserver ses aquarelles dans un carton à dessin lorsqu’elles sont bien à plat. Enfin, pour les exposer, l’encadrement est facilité et à mon humble avis plus soigné si le papier est resté bien droit. Je le répète, chacun est libre de faire en fonction de ses préférences.
Pour les petits et moyens formats, comme l’a souligné Thomas, il existe des blocs de feuilles pour l’aquarelle déjà collées sur les 4 côtés. Il suffit de peindre à même le bloc et de détacher la feuille une fois l’ouvrage bien sec.
Si l’on dispose de feuilles achetées à l’unité, pour être plus rapide, on peut également maintenir le papier sur un support plat et épais à l’aide de scotch, pinces, agrafes, punaises à espaces réguliers… tout est permis, du moment que c’est résistant au passage de l’eau et à la force du papier qui gondole. J’ai même vu des illustrateurs tenir leur support avec du masking-tape sur une plaque de verre. Tout est possible. Rappelons-nous toutefois que ces méthodes ne sont pas toutes infaillibles et qu’il est recommandé de faire quelques tests avant de commencer une oeuvre qui vous est chère.
Pour ma part, je tends mon papier sur planche en bois, afin d’être certaine qu’il ne bougera pas pendant que je peins mais aussi après. D’expérience, je peux dire que cette technique est plutôt fiable et efficace, même sur les grands formats, même sur les oeuvres qui demandent des heures et des heures de réalisation.
Depuis presque 20 ans, je prépare le papier ainsi et mes aquarelles restent bien à plat dans le temps, qu’elles soient conservées dans un encadrement réalisé par un professionnel ou non. C’est une opération un peu fastidieuse à faire avant de commencer chaque peinture, mais si le ruban est de bonne qualité et que l’on fait cela soigneusement, le résultat est là.
J’utilise :
Une planche de bois contreplaqué d’au moins 1 cm d’épaisseur
Du ruban kraft collant (à humidifier soi-même, à base de gomme arabique, surtout pas autoadhésif)
Du papier aquarelle d’au moins 300gr
Un pinceau large pour humidifier le papier
Un pinceau ou une éponge pour humidifier le ruban kraft
Un godet d’eau claire pour le papier
Un godet d’eau à part pour le ruban kraft
Du papier absorbant ou un chiffon fin et propre
D’abord, je découpe mes 4 rubans de la longueur des côtés de la feuille (avec 1 cm de bord en plus de chaque côté).
J’humidifie avec de l'eau claire le verso de ma feuille à l'aide d'un pinceau large. Ensuite j’absorbe l’eau avec du papier ou un chiffon en tamponnant doucement.
Je retourne aussitôt la feuille et je procède à la même tâche côté recto, où mon dessin est parfois déjà placé. (Nota Bene : tout trait de crayon à papier humidifié dans cette phase est ensuite difficile à gommer)
Sans attendre, je place la feuille sur son support (planche en bois), j’humidifie le ruban le plus court et je le place au bord le plus court de la feuille, le plus droit possible. Je presse avec mes mains puis un chiffon pour éventuellement absorber l’excédent d’eau et de gomme arabique.
Je répète l’opération sur les trois autres côtés.
Et je laisse la feuille se tendre pendant quelques heures. Le ruban va sécher le premier et se tendre contre le bois. Ainsi, la feuille sèchera à son tour en position tendue.
Une fois l’aquarelle terminée, je laisse sécher encore quelques jours pour laisser s'évaporer toute l’eau des fibres du papier, et je détache l’aquarelle de son support en bois en coupant doucement au cutter le ruban au bord du papier.
Et vous, comment procédez-vous ? Que préférez-vous ?
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